Comme un cerf altéré brâme
Après le courant des eaux,
Ainsi soupire mon âme,
Seigneur, après tes ruisseaux;
Elle a soif du Dieu vivant,
Et s'écrie, en le suivant :
"Mon Dieu, mon Dieu! quand sera-ce
Que mes yeux verront ta face?"
2
Pour pain je n'ai que mes larmes,
Et nuit et jour, en tout lieu,
Lorsqu'en mes dures alarmes
On me dit : "Que fait ton Dieu?"
Je regrette la saison
Où j'allais en ta maison,
Chantant avec les fidèles
Tes louanges immortelles.
3
Mais quel chagrin te dévore?
Mon âme, rassure-toi!
Espère en Dieu, car encore
Il sera loué par moi,
Quand d'un regard seulement
Il guérira mon tourment.
Même au fort de ma souffrance
J'attendrai sa délivrance.
4
Les torrents de ta colère
Sur moi cent fois ont passé :
Mais par ta grâce j'espère
Qu'enfin l'orage est cessé.
Tu me conduiras le jour,
Et moi, la nuit, à mon tour,
Louant ta majesté sainte,
Je t'invoquerai sans crainte.
5
Pourquoi donc, mon âme, encore
T'abattre avec tant d'effroi?
Espère au Dieu que j'adore;
Il sera loué de moi.
Un regard dans sa faveur
Me dit qu'il est mon Sauveur,
Et c'est aussi lui, mon âme,
Qu'en tous mes maux je réclame.